Le Curé Nantais

Avez-vous déjà entendu parler du « Curé Nantais » ? Vous vous en doutez, vous ne seriez pas là sinon, il s’agit donc bel et bien d’un nom de fromage. Le monde fromager est peuplé de références à la religion, les moines étant à une lointaine époque les détenteurs de la tradition fromagère. C’est à l’occasion d’un passage à Nantes que j’ai eu envie de me pencher sur ce fromage très tendre mais à fort caractère !

 

Le « Curé Nantais » n’est pas à proprement parler une Appellation – il s’agit en fait d’une véritable marque qui est utilisée sur des fromages fabriqués en Loire-Atlantique, du côté de Nantes, plus précisément à Pornic par la laiterie « Le Curé Nantais ». Fromage à pâte pressée non-cuite, càd la famille du Reblochon ou du St Nectaire, ce fromage fabriqué à petite échelle possède un goût marqué et original.

 

Une origine bien … renseignée

Quand on se rend sur le site de la laiterie (http://www.curenantais.com/histoire-du-fromage-du-cure-nantais-page-1), on apprend plein de choses sur l’histoire de ce fromage : parfois un peu trop précise peut-être, la légende est belle… et bien marketée aussi ! 

Ce serait dans un village des bords de Loire, à St Julien-de-Concelles, que serait né le Curé Nantais en 1880 : un agriculteur du cru, Pierre Hivert, bénéficie des conseils d’un prêtre de passage pour commencer à fabriquer un fromage. Appelé « Régal des gourmets », le fromage sera re-baptisé « Curé Nantais » en hommage à l’homme d’Eglise. 

La fromagerie resta dans ce village pendant 4 générations, perpétuant la tradition de fabrication. Malgré tout, la production diminue au fil des années et ce malgré la renommée de ce fromage. La marque est cédée en 1987 à Georges Parola, fromager de Pornic, qui va la relancer : aujourd’hui, la production atteint plus de 150 tonnes par an !

  

Une fabrication précise et un mois d’affinage

Le lait est collecté uniquement dans quelques exploitations du pays de Retz : après la traite, le lait cru est acheminé à la laiterie pour être réchauffé légèrement dans de grandes cuves en cuivre. De la présure est ajouté au lait pour le faire cailler, le caillé est ensuite découpé en petits grains – cette matière est alors déposée dans des moules pour former le fromage. Les moules sont retournés environ 4 fois dans les premières 24 heures suivant la fabrication. Enfin, le fromage est salé, on le trempe directement dans de la saumure (eau salé) ce qui permettra à la croûte de se former. 

Voici une jolie illustration trouvée sur le site internet du Curé Nantais (http://www.curenantais.com/la-fabrication-du-fromage)

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 Le fromage sera ensuite affiné pendant environ 4 semaines, le temps de laisser sa croûte orangée se former : tous les deux jours, les fromages seront manuellement frottés pour être lavés. Au bout d’un mois, les Curés Nantais seront conditionnés pour la vente.

 

Différentes formes pour différents goûts

On retrouve ce fromage sous 3 différentes formes :

l’original : il pèse environ 200 g et possède une forme carrée d’environ 9 cm, son épaisseur est de 3 cm. 

le big pour la découpe : le format maxi pèse environ 800 g et il est destiné à la vente à la coupe

le spécial au Muscadet : fabriqué depuis 2000, il pèse lui aussi 200 g comme l’original mais il est de forme arrondie

La croûte du Curé Nantais est lisse, humide et sa pâte est souple, percée de quelques petits trous. Ce fromage a une odeur très forte et un goût marqué qui peut s’apparenter à du lard fumé pour certains. 

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En résumé 

– Fromage au lait cru de vache

– Origine  : Loire-Atlantique

– Production quotidienne :  environ 2 000 fromages – vente essentiellement locale

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 Le conseil de Clairette

Je vous conseille de goûter la version affinée au Muscadet, encore plus forte en goût – ne vous fiez pas à son odeur prononcée qui provient de sa croûte orangée : le Curé Nantais est un dur au cœur tendre !

 

Que boire avec ?

Sans conteste un vin blanc de région : à essayer avec un Muscadet ou un Gros-plant.

Je sais que les goûts et les couleurs, ça se discute (surtout en vins !) mais je déconseille fortement avec un vin rouge : fort + fort = grosse déception en bouche !

 

 

 

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